Longtemps conservé aux alentours des maisons sans vraiment avoir le droit d'y rentrer pour s'y nourrir et s'y réchauffer, le chat est en train de prendre une place nouvelle dans le cœur de nos contemporains, comme l'atteste son premier rang au palmarès des animaux de compagnie.

Sa taille relativement modérée et son adaptabilité à la vie moderne expliquent sans doute une part de ce succès mais ne suffisent pas. Domestiqué bien après le chien, le chat n'est encore qu'au début de sa relation avec l'homme. Une relation de plus en plus privilégiée qui s'est intensifiée avec la création des premières races félines modernes à la fin du XIXème siècle.

Non seulement les éleveurs se sont mis à sélectionner des chats sur leur morphologie, leur fourrure ou leur couleur, mais ils les ont aussi élevés sans aucun but utilitaire, simplement pour le plaisir de jouir de leur compagnie. Le fruit de cette attention croissante a pu ainsi être récolté. Au fil des générations, s'est effacé ce que certains ont pu qualifier d'indifférence et qui n'était que de la crainte, faisant place à une tendre fidélité et à une confiance nouvelle.

Qu’il soit de race ou non, un chat est toujours beau. Au-delà de l’esthétique, c’est donc le comportement qui fait la vraie différence entre le chat de race, animal sélectionné et socialisé, et le « chat de gouttière », qui réserve parfois de bonnes surprises, mais dont le comportement est moins prédictif. Le chat est réputé pour être un animal hautement territorial comme le montrent diverses études de groupes de chats en liberté. Chez le chat de race, bien né et bien élevé, la tendance sociale prend le pas sur les aspects territoriaux.

Ainsi, le chat de race est relativement peu attaché à son environnement et s’adapte très vite en cas de changement de domicile. En revanche, il prend son maître comme point de référence et a un besoin de lien qui s’exprime par la multiplication des interactions avec l’homme. Il répond à son nom, obéit à des ordres simples. Il aime les séances de jeux comme ramener une boulette de papier froissé ou jouer à cache-cache.

Au quotidien, il faut compter en moyenne, par mois et pour un chat :

- 40€ pour son alimentation sur la base de 2kg de croquettes à 25€ le sac + des sachets de nourriture humide à raison de 3 sachets par semaine, soit environ 15€ ;

- 20€ pour l’entretien de sa litière sur la base de 8 sacs de 4l, + sacs poubelles. J’utilise de la litière non agglomérante, et compte 1 sac de 4l pour quatre jours en moyenne ;

• Ce qui correspond à 60€ mensuels, soit 720€ à l'année environ.

A quoi s’ajoutent sur l’année, environ 130€ de frais vétérinaire : vermifuges au moins 3 fois dans l'année, anti-parasites chaque mois, rappels de vaccination une fois par an, (sans compter les problèmes éventuels au cours de l'année).

• Ce qui nous donne un budget par chat de 850€ à l’année, soit 70€ par mois environ.

Ensuite il est vrai que certaines races de chats sont plus sensibles aux maladies que d'autres. Le sibérien est une race jeune et robuste qui pose peu de soucis de santé. Nous surveillons cependant la PKD (polykystose rénale = kystes à l'intérieur des reins entraînant leur défaillance à plus ou moins court terme) et la HCM (hyper cardio myopathie = épaississement de la paroi cardiaque entraînant une raideur du muscle, et donc une difficulté à battre correctement et longtemps). Ce sont les seules maladies héréditaires qui sont testées par échographie chez le sibérien. Mais des tests sont aussi effectués pour des maladies non héréditaires par PCR, comme : Fiv, Felv.

Pour l'explication des maladies, voir : la santé du chat de race. 

==> Mes sibériens sont aussi testés sur le gène colorpoint et la dilution pour les couleurs.

• Le prix total de ces tests : les écographies HCM et PKD + Fiv, Felv, représente environ 150€ à l'année. Soit une dépense annuelle de 1 000€ pour un chat de race.

Et lorsque l'on parle du prix de revient pour une portée, on inclut : l'entretien des adultes, la recherche et le coût d'achat des reproducteurs, sans oublier les expositions félines pour l'obtention de leurs titres.

En effet, si la race est peu répandue, trouver des reproducteurs est assez difficile en France et il faut parfois aller les chercher très loin à l'étranger, ce qui coûte plus cher puisqu'il faut ajouter au prix du chat, le voyage en avion aller-retour et l'hébergement.

• Ce qui a été le cas pour chacun de mes reproducteurs, qui me reviennent environ à 1 500€ chacun.

Quant aux expositions il faut compter en moyenne 40€ d'inscription par chat pour une exposition, le trajet en voiture et éventuellement la chambre d'hôtel. Je fais en moyenne une dizaine d'expositions sur l'année, en France mais aussi à l'étranger pour l'ensemble de mes chats. Un week-end d'exposition peut coûter entre 100€ et 300€.

Ensuite il faut considérer le prix auquel le chaton est vendu soit 1 150€ et les dépenses incompressibles qui viennent s'imputer :

- visites de contrôle chez le vétérinaire lors de la gestation 60€ ;

- nourriture des chatons avec un aliment de qualité, 40€ pour les 3 mois par chaton, croquettes et pâtées ;

- litière de différents types, pour les habituer à toutes si possible 15€ ;

- les frais de pédigrées et d'enregistrement de la portée 35€ ;

- visite chez le vétérinaire pour les vaccins + les rappels et la stérilisation, environ 150€ ;

• Soit en moyenne 300€ qui viennent en déduction du prix de revient par chaton.

En conclusion, un reproducteur coûte environ 1 500€ lors de son acquisition, 1 000€ d'entretien à l'année + frais d'expositions 500€, alors qu'un chaton rapporte lui (1 150€ - 300€) = 850€.

Vous comprendrez alors que l'élevage coûte toujours plus qu'il ne rapporte, et que ce doit être une véritable passion !